En direct des champs

Une bineuse pour l’agriculture biologique dans l’esprit d’une machine automotrice pour le conventionnel (1)

Une bineuse qui peut travailler dans toutes les cultures, qu’il s’agisse de courges ou d’aromates : ce besoin, pour Fred Willemsen, de l’exploitation Puur Origine, à Grubbenvorst, était la principale raison de choisir la machine Garford Inrow. Une machine qu’il faut apprendre à connaître, mais qui permet de désherber sur l’inter-rang tout comme entre les plantes sur le rang. « En bio, les mauvaises herbes poussent sur chaque millimètre de terre non binée. Il ne suffit pas de biner entre les rangs. »

La machine Inrow est une machine de pointe, qui permet de biner entre les rangs ainsi que sur les rangs à proprement parler, entre les plantes. La caméra analyse la position de chaque plante, permettant de piloter avec précision les lames sur les rangs, et synchronisant les lames de houe rotative avec l’emplacement de chaque plante. L’Inrow est doté d’une houe rotative à profil en demi-lune, spécialement conçue pour biner entre les rangs et autour de la plante tout en tournant sur son axe. « Cela me donne la précision que je recherche dans mon activité », déclare Fred Willemsen. « La caméra détecte deux cents couleurs et reconnaît donc la diversité des plantes sur le rang. »

Puur Origine est une pépinière biologique qui cultive une très large gamme d’espèces végétales. « Nous cultivons de la chicorée, des pommes de terre, des aromates, du chou frisé, du chou chinois, du pak choi, diverses variétés de laitue, des épinards, des jeunes pousses, de la courge butternut, des potirons, du chou rouge et blanc et du trèfle pour la rotation des cultures », résume Willemsen. « Notre clientèle est petite et je la gère moi-même. Nous avons de nombreux clients réguliers, et de toutes sortes, par exemple des établissements de l’horeca et des boutiques, ou encore des pressoirs à jus et des entreprises de découpe. »

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La pépinière a été rachetée il y a dix ans, lorsque Willemsen et ses frères ont pris des chemins différents. « La pépinière n’est peut-être pas grande en termes d’hectares, mais nous sommes très orientés client. C’est ce qui fait les vrais producteurs, selon moi. L’activité comporte bien sûr ses hauts et ses bas, mais j’ai vraiment des clients fidélisés. » Puur Origine est constituée d’une équipe permanente d’une dizaine de personnes, complétée par des intérimaires l’été.

« Je ne veux pas que mes machines me limitent dans ce que je peux cultiver », déclare Willemsen pour expliquer l’achat du Garford en 2019. Puur Origine a donc été l’un des premiers exploitants à s’équiper d’un Inrow aux Pays-Bas. Avec son éventail de cultures différentes et ses longues rotations, car il n’est pas possible d’alterner avec le conventionnel, la machine devait être polyvalente. En raison du caractère unique de son entreprise, Willemsen n’a eu aucun mal à être le pionnier de cette technologie. « Néanmoins, il doit s’agir d’une machine robuste car l’outil de binage est tout simplement l’une des machines les plus importantes pour une entreprise biologique. Elle ne doit jamais s’arrêter. Les plus grands défis pour nous sont le désherbage et la lutte contre les maladies. » Willemsen a trouvé son Garford par l’intermédiaire de son revendeur local. « Le binage avec guidage caméra correspond bien à l’image de mon entreprise. Le guidage GPS est une solution coûteuse, je préfère donc que ma machine soit guidée par une caméra. »

Enregistrer les heures

Le Garford Inrow se distingue également par sa construction robuste et une hauteur de passage un peu plus élevée que les techniques concurrentes. « La machine est très fonctionnelle, mais la difficulté est d’apprendre à la configurer correctement – une opération compliquée pour le conducteur. Ce n’est pas un cultivateur que l’on peut mettre entre n’importe quelles mains ; le conducteur doit apprendre à bien maîtriser la bineuse. Il faut enregistrer un certain nombre d’heures pour s’approprier véritablement la machine. Chaque millimètre non biné sera la proie des adventices, c’est une chose qui se sent. » Néanmoins, la technique de la caméra fonctionne bien. Willemsen dispose maintenant de deux conducteurs qu’il enverrait conduire le Garford avec une confiance totale. Le producteur limbourgeois s’appuie aussi sur le soutien expert de l’importateur, Homburg. « Cette connaissance est tout aussi importante que la machine elle-même. »

La machine est maintenant réglée à une largeur de travail standard d’un mètre et demi. « Cela permet de travailler avec deux rangées de 75 centimètres ou quatre rangées de 37,5 centimètres sans avoir à verrouiller la machine. » Le fait de disposer du Garford contre les adventices assure « la sérénité sur l’exploitation ». « L’important est de maîtriser le binage, et c’est pourquoi nous avons attelé le Garford à un tracteur fixe, car le temps utilisé pour convertir l’outil doit être utilisé pour biner. En raison du manque de personnel, il arrive que la charge de travail soit extrêmement lourde, et si le travail est mal fait, cela peut poser problème. Désormais, nous n’avons quasiment plus besoin de régler le Garford, ce qui était un critère essentiel pour nous. On peut donc dire que le Garford est une sorte d’engin automoteur. Et si l’on utilise une machine automotrice pour les chantiers de pulvérisation en agriculture conventionnelle, il est logique de faire de même pour le binage en biologique, c’est en effet l’activité la plus importante. »