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Kverneland Pudama : des « valves cardiaques » pour utiliser plus efficacement les engrais

Obtenir des rendements plus élevés dans les cultures en rangs avec moins d’engrais C’est à partir de ce postulat que Kverneland a mis au point sa technologie Pudama. En plaçant ce que l’on appelle des « spots » près de la semence, on parvient à réduire de 25 % la dose initiale d’engrais tout en réalisant le même rendement. « C’est en fait une technologie qui a été mise au point pour répondre aux exigences de la plante. »

Le système Pudama est actuellement en phase de test et de démonstration. Trois champs de démonstration ont été plantés aux Pays-Bas et en Belgique. L’université de Wageningen, notamment, est chargée de mesurer, peser et échantillonner au sein de la « Proefbedrijf Vredepeel ». Quant à l’Université de Gand, elle a préparé avec la technologie Pudama des champs d’expérimentation avec le même objectif : démontrer que la technologie permet une utilisation plus efficace des engrais.

Avec une fertilisation classique en bandes, l’engrais est déposé dans le rang de semis sous forme d’un flux continu d’engrais placé à côté et sous la semence. Une partie n’atteint pas les racines peut être lixiviée. Avec Pudama, l’engrais est mis en terre en même temps que la semence. « Le développement de ce type de fertilisation n’est pas le résultat de l’évolution technologique, c’est une réponse aux besoins de la plante. Ou comment économiser de l’engrais artificiel sans que la plante n’en pâtissse », explique Rick de Groot, directeur produit pour les semoirs de précision chez Kverneland Group.

Les « spots » d’engrais artificiels par rapport à la semence.

Les débuts de la mise au point du Pudama remontent à quatre ans, en Allemagne. « Sur le champ d’essai en Allemagne, des étudiants de l’université de Cologne ont placé de petits tas d’engrais artificiel à côté des semences. Si l’on se met à la place de la plante, on a essayé d’obtenir l’effet le plus positif à cet endroit. La technique a ensuite été perfectionnée à partir de ce postulat de départ. Et nous sommes actuellement en pleine phase de démonstration. »

La technologie du Pudama expliquée schématiquement, avec le soc à engrais artificiel sur la droite.

De Groot explique que cette façon de travailler sur un dosage oscillant entre cinquante et deux cents kilogrammes maximum par hectare permet d’économiser environ un quart de la dose d’engrais de départ, sans que cela se fasse aux dépens des rendements. « On pourrait aussi envisager d’utiliser cette technique pour administrer plus d’engrais en vue d’augmenter les rendements. Nous constatons cependant que la législation et la réglementation imposent de plus en plus une réduction de l’emploi des engrais. Notre pari est donc de réaliser le même rendement avec moins d’engrais. »

La technologie est basée sur le semoir de précision Optima, le plus gros de la gamme de Kverneland. Ce semoir est utilisé pour des récoltes comme le maïs, les tournesols ou les fèves. « L’Optima est déjà équipé de série d’un soc pour engrais artificiels qui souffle un flux constant d’engrais à côté et sous les semences. Avec le Pudama, ce flux constant est interrompu pour être injecté dans le sol de façon plus groupée. » Rick de Groot compare ce fonctionnement par impulsions du Pudama à celui d’un cœur. « Grâce à l’air comprimé, ces valves s’ouvrent et se ferment selon une fréquence donnée. » En partant du capteur de contrôle des semences, qui détecte les manqués, les simples et les doubles semences, on détecte quand la semence passe et commande les valves. « La fréquence est énorme, 25 ouvertures par seconde sur la base d’une vitesse de seize kilomètres à l’heure. Cela n’est possible qu’avec de l’air comprimé et un logiciel associé. L’avantage est que l’unité doseuse ne doit pas être remplacée. Il suffit d’une connexion à la technologie de détection existante.

La descente d’air et le soc qui permettent d’injecter l’engrais dans le sol.

La largeur de travail standard est de six mètres, avec huit rangs écartés de 75. Chaque rang est muni d’une ‘valve cardiaque’. Kverneland met actuellement l’accent sur le maïs dans ses démos et tests. « La technologie est au point. Nous avons construit six machines qui tournent dans toute l’Europe. Toutes sont utilisées pour le maïs. Nous allons injecter les données dans une présentation que nous allons montrer en grandeur réelle à l’automne lors du salon Agrictechnica de Hanovre. Ce sera sa grande introduction. Le Pudama sera ajouté à notre liste en septembre et pourra dès ce moment être acheté. Le Pudama sera disponible pour la campagne des semis de 2024. Le 7 juillet, nous organisons encore une journée dealers spéciale à proximité d’Arnhem. Nos représentants pourront s’y entraîner à la technique et les concessionnaires emmener des clients pour leur démontrer le résultat. » La technologie Pudama avec kit de démarrage (compresseur pour l’air comprimé) est disponible moyennant un supplément compris entre 12.500 de 15.000 euros pour huit rangs.

Les ‘valves cardiaques’ sont une sorte de brosse qui déposent les engrais de façon dosée au moyen d’air comprimé.

Selon De Groot, le Pudama offre une plus-value aux agriculteurs mais aussi et surtout aux entrepreneurs agricoles. Le constructeur estime que soixante pour cent des machines équipées de la technologie Pudama seront destinées aux entreprises agricoles contre quarante pour cent aux exploitations agricoles. « Un agriculteur peut récupérer son investissement dans l’économie d’engrais réalisée. Mais la technologie peut aussi lui permettre d’administrer l’engrais de collègues dans d’autres récoltes. Un entrepreneur agricole à la pointe du progrès offre une plus-value de sorte que son client peut réaliser un rendement plus élevé et un meilleur solde. »

Le semoir de précision avec technologie Pudama constitue une option intéressante pour les entreprises agricoles à la pointe du progrès.

Texte : Martin de Vries | Illustrations : Kverneland Group