Dewa est l’une de ces entreprises belges connues pour ses caisses (d’ensilage) propulsées. Le fabricant a sa propre philosophie et équipe les entrepreneurs de travaux agricoles de nouveaux développements qui rendent leurs travaux plus efficaces.
En 1974, l’entreprise familiale fondée par Gentiel De Walsche en 1938 étendait sa gamme de remorques agricoles avec les caisses d’ensilage HW. ‘HW’ est l’abbréviation de “hakselwagen” (caisse d’ensilage), indiquant qu’il y avait un besoin de caisses roulant à côté des ensileuses. Ces caisses étaient équipées de traction de roues dès le départ. Aujourd’hui, la HW 50 tridem est la plus grande dans la gamme de caisses d’ensilage. Dewa construit des caisses d’ensilage tridem depuis 1992.
D’une suspension à lame à boggie
Une caisse d’ensilage ressemble peut-être à une grande caisse sur roues, mais rien n’est moins vrai. Selon co-gestionnaire Jan De Walssche, l’entreprise est continuellement à la recherche de solutions innovantes et efficaces. Au départ, les caisses d’ensilage étaient équipées de suspensions à lames, mais à cause des possibilités d’oscillation limitées, on constatait des surcharges sur le premier et le troisième essieu en montant et descendant des silos d’une certaine hauteur. C’est pour cette raison que Dewa a ensuite monté les deux essieux arrières sur un châssis boggie et ceux de devant sur une suspension hydraulique. “Cet essieu avant était relié à la suspension de timon hydraulique et pouvait se déplacer vers le haut et le bas sur une distance de 35 cm”, explique Jan De Walssche. “Le tracteur était parfois plus haut de 1,75m par rapport à la caisse d’ensilage et cela avec les six roues au sol.”
Lorsqu’on commençait à exiger des capacités de plus en plus importantes (de 26m3 à 34m3) des caisses tandem à la fin des années 90, celles-ci devenaient de plus en plus hautes et atteignaient jusqu’à 3,6 ou 4m. “Avec les suspensions boggie pendulaires avec une grande liberté de mouvement, cela donnait régulièrement des caisses renversées chez des collègues constructeurs et chez nous. Par principe, nous refusions de fixer la suspension.” Et c’est ainsi que Dewa était parmi les premier à développer la suspension hydraulique avec correction de pente. Une fonction également utilisée pour mettre la caisse en position inclinée à côté de l’ensileuse.
Entraînement sur tous les essieux
Chez Dewa, on est pour un entraînement sur tous les essieux. “Un entraînement sur un seul essieux a un impact relativement limité sur le prix de la caisse, alors que le rendement diminue de la moitié par rapport à un entraînement sur tous les essieux”, explique De Walssche. Le fabricant utilise des essieux propulsés MAN destinés à des véhicules militaires, parce que ceux-ci s’accordent le mieux à la machine et ont toute la place nécessaire pour pouvoir placer la suspension hydraulique le plus possible vers l’extérieur. Les essieux d’un tridem Dewa sont d’une solidité égale.
En plus d’un entraînement de roues mécanique standard avec deux vitesses avant fixes et deux arrière, un entraînement hydraulique est également livrable depuis 2004. La vitesse est réglable sans échelons de 0 à 9 km/h, alors que l’entraînement mécanique a une vitesse fixe pour en silo et à côté de l’ensileuse. L’inconvénient de la version hydraulique est son prix.
Essieu fixe comme motivation d’achat
Dewa a introduit la direction d’essieu fixe à l’occasion d’Agribex 2009. il s’agit d’un système où les roues ne tournent plus par rapport à l’essieu mais où l’essieu entier tourne par rapport au cœur du véhicule grâce à des cylindres hydrauliques. Un principe qui ressemble quelque peu au plateaux avec essieu sur tourelle avant. Selon Dewa, ce système est plus avantageux qu’un système à fusée, est capable d’assumer un poids plus élevé et est moins sensible à l’usure et au déplacement latéral des essieux directionnels. Grâce à cela, le système est plus facile à l’entretien et aide à prévenir une usure précoce des pneus. Des arguments confirmés par les eta, qui indiquent ceci comme raison d’achat.
Les utilisateurs sont également satisfaits de la direction électronique des essieux avant et arrière (troisième). La direction de ces essieux-là n’est pas fixe via un couplage (mécanique) avec le tracteur mais bien électronique via un potentiomètre sur le timon, connecté au tracteur avec deux petites chaînes. Ceci permet de contre-braquer à la main (en option). Selon Dewa, une calibration à l’usine suffit pour cette direction: l’utilisateur ne devrait plus calibrer les essieux. La direction est automatiquement désactivée par des vitesses dépassant les 25 ou 30 km/h.
La conduite en crabe gagne en popularité
Ces dernières années, on voit plus de caisses d’ensilage tridem. “Au départ, on voyait deux tiers de tandem pour un tiers de tridem, mais aujourd’hui le rapport est de 50/50.” Les éleveurs de bétails n’apprécient toutefois pas trop de voir cinq roues passer dans la même voie, et Dewa a donc développé une direction en crabe à la demande d’un client néerlandais (voir expérience utilisateur) en combinaison avec un relevage d’ essieu. La possibilité était déjà la sur le plan de construction via la direction d’essieux fixe et la suspension hydraulique, mais on avait donné priorité à la programmation de la direction électronique. De Walsche remarque que l’intérêt pour ce système augmente : “Les eta veulent de plus en plus se distinguer.” Un autre développement sorti après une étude de marché est le système de pesage.
A notre question à propos des développements à venir, De Walsche réagit qu’on espère essayer des caisses d’ensilage avec une autre paroi arrière avec des tambours plus simples à monter et démonter pendant la récolte de maïs 2018. Le fabricant va aussi se pencher sur des quantités plus importantes de 54/55m3 en combinaison avec un montage de 2,55m max suite aux nouvelles exigences européennes. La présentation est prévue pour Agriflanders 2019.