Lorsque nous nous sommes rendus, à la fin du mois de mai, dans l’entreprise agricole Herman Michiels à Booischot, nous y avons vu une étonnante fraise rotative Maschio au garage. Chez Entreprise Agricole, nous voulions évidemment en savoir plus et nous sommes retournés voir la machine au travail début juin. Son chauffeur, Dries Van Loock, nous a donné les explications nécessaires en nous renvoyant vers le revendeur Gejaco de Herenthout pour les informations techniques.
Capacité
Dries nous explique que l’entreprise avait déjà utilisé une fraise Maschio sans le moindre pépin pendant dix ans. Il n’y avait donc aucune raison de changer de marque quand le moment fut venu d’en acheter une nouvelle. Seule la largeur a finalement changé, passant de 5 à 6,20 mètres. Quand on lui demande pourquoi un entrepreneur agricole devrait utiliser cette fraise, Jan Geerts, directeur de Gejaco, répond sans hésiter : « Pour sa capacité ! Aujourd’hui, les tracteurs disposent de suffisamment de chevaux et de puissance de levage pour pouvoir utiliser un mastodonte comme celui-là. Alors pourquoi ne pas s’offrir une grande fraise si vous en avez besoin ? »
Van Loock : « Nous retournons beaucoup de grandes parcelles. Les entreprises s’agrandissent et tout doit aller plus vite, ce qui nous oblige à travailler beaucoup de parcelles en un laps de temps très court. L’autre avantage est qu’il est beaucoup plus facile de finir proprement les côtés du champ. Enfin, et ce n’est pas anodin pour l’employeur, un seul chauffeur en fait à présent presque autant que deux chauffeurs travaillant avec une fraise de 3 mètres. » La vitesse de travail dépend évidemment du tracteur, et surtout du type de sol. Geerts : « Pouvoir travailler à 5 à 6 km/h est déjà un tour de force. Si votre vitesse retombe aux alentours de 2 km/h, il est alors peut-être préférable de passer à une fraise de 3 mètres. Ce qui ne pose aucun problème avec un tracteur de 300 à 350 ch. Alors pourquoi ne pas prendre une version plus large ? » Le champ où nous avons vu évoluer Dries était recouvert d’un engrais vert qui n’avait plus pu être labouré avant l’hiver. Dries : « Le champ a été retourné avec un déchaumeur, un cultivateur et une sous-soleuse. Comme la terre est limoneuse, la vitesse de fraisage tournait autour de 3 km/h. La vitesse peut toutefois être augmentée sur les parcelles constituées par exemple de terre sablonneuse. »
Poids
C’est évidemment une grosse machine qui pèse un peu plus de 4 tonnes. Cela représente 1.000 kg de plus que la fraise précédente. Herman Michiels a d’ailleurs dû surmonter une déception initiale, car il était très attaché à son Fendt 824. Ce dernier n’était pas équipé d’un relevage avant, et il est difficile de relever la fraise sans contrepoids à l’avant. Dries explique que cela ne constitue plus un problème avec le Fendt 936 ou le New Holland T7 315. Quand nous l’avons vu au travail, il n’y avait que 600 kg sur le relevage avant. « On remarque alors que les roues avant ont tendance à se lever du sol si le tracteur n’est pas bien à plat. Cela provient du fait que nous avons fait passer la fraise du New Holland au Fendt. Normalement, nous mettons plus de contrepoids à l’avant.
» Geerts nous explique que l’avantage de ce poids est que cette fraise, y compris avec la météo extrêmement sèche que nous avons connue ce printemps – fraise vraiment : « Une autre machine rebondirait de temps en temps, mais celle-ci ne connaît pas ce genre de problème. En outre, la profondeur réglée est vraiment la profondeur de travail. » C’était déjà un avantage sur la précédente fraise, lorsque Michiels réalisait encore des travaux de terrassement. À l’époque, bon nombre de terrains de football ou les terrains de Rock Werchter avaient ainsi été préparés. La fraise dispose d’un refroidissement électrique. Dries : « La différence par rapport à la fraise précédente est que le radiateur d’huile utilise des capteurs : lorsque l’huile s’échauffe, le refroidissement se met en marche. Et c’est nécessaire lorsque vous travaillez toute la journée. » La fraise est évidemment plus chère qu’une machine classique. Geerts : « Oui, on peut parler d’un prix trois fois plus élevé qu’une machine de 3 mètres. Mais le jeu en vaut la chandelle lorsqu’il faut fraiser de grandes surfaces. » ■