L’entreprise Vulkanisatie Zeeland (VKZ) donne une seconde vie aux rouleaux axiaux. Selon son directeur Rini Bustraan, leur regarnissage ne se fait pas aux dépens de la qualité et il permet de contribuer dans une large mesure à la réduction du volume de déchets.
L’usure des rouleaux axiaux entraîne des immobilisations. Le caoutchouc s’use et se creuse au fil du temps. Et l’apparition de rainures est le signe qu’un rouleau doit être réparé. Auparavant, on l’aurait tout simplement remplacé. Mais les nouvelles techniques permettent aussi de le regarnir. D’un point de vue financier, la différence entre un rouleau neuf et un révisé n’est pas très grande, mais c’est généralement le jeu complet de rouleaux qu’il faut remplacer, et la facture peut alors rapidement monter. Dix-huit nouveaux rouleaux, ce n’est en effet pas donné.
VKZ traite le caoutchouc garnissant les parties métalliques de nombreuses applications. Dès l’origine, l’entreprise s’est spécialisée dans le secteur agricole et en particulier dans les rouleaux axiaux et les rouleaux effaneurs. Aujourd’hui, elle regarnit des milliers de rouleaux axiaux chaque année. Elle utilise pour cela des compositions de caoutchouc spéciales (compounds) dont la dureté et le profil répondent aux exigences du client. L’ancienne garniture en caoutchouc est éliminée dans la mesure du possible avant d’être remplacée par une nouvelle couche de caoutchouc. VKZ fournit du sur mesure, comme un diamètre ou un pas différent. Elle utilise les matières premières offrant les meilleures propriétés en termes de résistance à la traction et à la déchirure.
« C’est là que réside la différence entre vulcanisation et ‘rustine’. La qualité est primordiale pour nous. On nous reproche parfois que les rouleaux regarnis s’usent au bout de quatre-vingt hectares d’arrachage dans des conditions extrêmes. C’est oublier un peu vite qu’un rouleau d’origine est bien souvent déjà lisse après soixante hectares dans les mêmes conditions. Ce qui nous distingue, c’est la qualité, et donc la durée de vie allongée des rouleaux », explique Rini Bustraan.
Sur mesure
Selon lui, une autre propriété décisive est la capacité de répondre de façon personnalisée à la demande des clients. « Un client qui veut une plus petite spirale car il arrache des plants. Un travailleur agricole inventeur qui recherche un demi-rouleau à double pas pour une évacuation plus rapide parce que la distance depuis le pas est trop importante. Un récoltant de betterave rouge qui souhaite une spirale adaptée pour pouvoir réaliser des déplacements plus rapides. Notre hall d’assemblage de Colijnsplaat n’est pas prévu pour la construction de grandes séries. Nous ne remplissons pas de moules pour des rouleaux axiaux sortants d’usine. »
La réparation des rouleaux axiaux est conforme à la mission de l’agriculture pour un traitement des récoltes parfaitement sûr dans le cadre de la chaîne alimentaire. « Si le client le souhaite, il peut recevoir un certificat de qualité alimentaire pour le caoutchouc. L’utilisation circulaire est un développement issu du secteur alimentaire. Nous considérons la réparation de rouleaux axiaux comme une responsabilité d’entreprise. »
Entre-temps, la saison des moissons et des récoltes approche à grands pas. De toute l’Europe, les clients s’adressent à VKZ pour faire vulcaniser sangles, rouleaux et autres produits. Le pic de demandes de réparation de rouleaux axiaux se situe en été et les délais d’attente s’allongent alors. Cette période est frénétique pour les travailleurs qui doivent assurer d’innombrables travaux de vulcanisation. « Les clients peuvent cependant nous aider à aplatir quelque peu cette courbe. Entreprendre, c’est en effet prévoir. Nous constatons malheureusement la tendance contraire, et les décisions sont de plus en souvent plus prises à la dernière minute. Nous essayons de notre côté de réduire au maximum les délais d’attente. Nous avons en outre créé un stock de réserve de rouleaux standard. Mais si le client souhaite un format plus petit de cinq millimètres, il devra faire preuve de patience. Nous essayons toujours de nous adapter à la demande, mais nous ne sommes pas des magiciens. »
Bustraan conseille aux entreprises et exploitants agricoles de planifier différemment leurs travaux. « Une arracheuse de pommes de terre tourne six semaines par an. Elle est immobile pendant les 44 semaines restantes. Utilisez le calme hivernal pour procéder à un entretien préventif. Vous éviterez ainsi de devoir attendre le regarnissage de vos rouleaux axiaux à l’approche de la récolte. »